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ce que je fais de mes jours (saison 3)
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19 avril 2021

la (très relativement épique) épopée caméléonesque

Il y a quelques temps (quelques semaines) j’acquis (après minime transaction financière) un (séduisant) objet que je pris tout d’abord pour un objet à finalité décoratrice (résolument kitch) avant, à la suite de profondes réflexion et cogitation, d’en déterminer son usage assez particulier (quoique d’utilité assez réduite finalement).

L’objet en question était constitué d’un socle en bois dans lequel était inséré (avec possibilité mobile) un cylindre (en bois itou) d’une quarantaine de centimètres de long, au sommet duquel trônait la sculpture (très réaliste) d’un lézard (caméléon coloré, voire petit dragon), la bouche ouverte (et sa queue s’entourant autour du cylindre sus-évoqué). Je remarquais alors que la base du cylindre était perçu de trous et, après réflexion (comme je le disais plus haut) et avis d’un ami, en déduisais qu’il s’agissait d’un brûle-encens, (certes un tantinet improbable et incongru, mais bon, il m’avait semblé sur le moment (et avec raison) que cet objet amènerait, à n’en point douter, une harmonie (?) supplémentaire à mon intérieur domestique (déjà abondamment empli d’objets interlopes et improbables)).

Fort de cette découverte utilitariste, je positionnais un bâton d’encens dans l’orifice prévu (?) à cet effet (à la base du socle en bois), l’allumais, replaçais le cylindre (porteur du caméléon) et attendis de voir l’émanation de fumée encenssique sortir de la gueule du caméléon (factice). Mais que nenni. Nulle fumée: le bâtonnet d’encens, probablement par manque d’appel d’air, s’éteignait à chaque fois malgré toutes mes tentatives.

J’en déduisis alors qu’un encens en cône, placé à la base du cylindre (base percée de trous comme je le précisais plus haut), pouvait être plus adapté pour faire fonctionner le bastringue.

Toutefois, je ne me doutais pas que l’acquisition de cônes d’encens s’avérerait une quête longue et ardue. Après moultes descentes downtowniques (downtowniennes ?) et visitations de commerces divers et variés, je me rendis compte que la très grande majorité d’encens vendus l’était sous forme de bâtonnets, le grand marché du Capital ayant visiblement éliminé le concept cônique en matière d’encens.

Je recherchais alors sur les autoroutes de l’information, les (fameux ?) cônes d’encens, mais pour une raison que j’ignore, ces derniers se trouvaient certes en vente, mais en quantité astronomique (50), alors que mon intention n’était clairement pas de monter un temple ésotérique, mais plutôt juste de vérifier si l’usage pressenti de l’objet se voyait vérifié par la pratique.

Soudain, (enfin, au bout d’un certain temps, pour être honnête), je me rappelais d’un magasin auquel je n’avais pas songé qui, d’après de lointains souvenirs, serait susceptible de m’amener l’élément (côniquement encenssique donc) qui me manquait pour expérimenter/confirmer la fonction de l’objet caméléonesque.

Je m’y rendis donc, confiant (et ragaillardi), la semaine dernière. Pour trouver porte close et rideau fermé. Gasp !

Bien décidé à ne pas lâcher l’affaire (étrange insistance, quand on s’y arrête un instant), je retournais ce w.e sur les autoroutes de l’information et appris que, du fait des particulières circonstances de la particulière période, ce (spécifique et particulier) commerce vendait effectivement des cônes d’encens, mais était fermé au public la plupart du temps, sauf quelques plages horaires où l’on pouvait venir chercher des choses que l’on avait commandé (le fameux « click and collect », (touchante ?) tentative du Capital de préserver l’économie Globale, déjà bien vacillante).

Et ce matin, après la (pérenne) traditionnelle prise caféïque (en mode déambulatoire depuis les particulières circonstances de cette particulière période), je partis d’un bon pas, confiant et serein, vers mon objectif cônique, et revenais, toujours confiant mais un peu impatient, en mon intérieur domestique, enfin pourvu d’une (petite) boite de 10 cônes encenssiques.

Je dévisse le cylindre, place un cône, l’allume, repose le cylindre délicatement, et là victoire: la fumée sort de la bouche du caméléon.

(Je pourrais épiloguer (inutilement) sur le fait que les caméléons ne crachent pas de la fumée, et que c’est plutôt la caractéristique des dragons, mais n’en déplaise à quelques esprits chagrins (?), le lézard au sommet du cylindre en bois ressemble nettement plus à un caméléon qu’à un dragon, bien que je me dois de reconnaitre honnêtement que je n’ai jamais eu l’occasion de voir en vrai aucune de ces deux créatures…).

De là à considérer que nous (qui ça ?) avons avancé, voilà bien une chose que je ne me risquerai pas à faire présentement.

 

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