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ce que je fais de mes jours (saison 3)
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31 août 2015

le point sur Victor

Alors que les derniers retardataires arrivaient dans le grand amphithéâtre (?) et cherchaient (fébrilement) une place parmi les rangs serrés, Odette debout sur la scène, derrière son pupitre, consultait une dernière fois ses notes et se préparait à prendre la parole.
Une tension palpable se dégageait de l'assemblée interlope et bigarrée (?) et Victor installé au troisième rang ne pouvait que difficilement contenir le frémissement nerveux de sa tentacule dorsale, essayant sans succès de se concentrer sur les mouvements désordonnés des globes oculaires de sa voisine de gauche, assez charmante soit dit (écrit) en passant, pour quelqu'un(e) qui apprécie ce type d'entité.
Bientôt le silence se fit, uniquement troublé par la palpitation de quelques branchies par-ci par-là, et quelques toussotements éparses autant que gutturaux.
Odette se leva (encore un peu plus ?) et d'une voix (tremblante au début, puis beaucoup moins par la suite) commença son discours. Des chiffres succédaient aux chiffres, des diagrammes confus (quoique joliment colorés) apparaissaient et tournoyaient en 3D au dessus d'elle, des animations basiques et simplistes (ou alors très excessivement complexes) projetées dans son dos (ou sur son abdomen selon l'importance et la gravité des sujets abordés) ponctuaient ses éclats de voix et ses déplacement autour du pupitre (?).
C'était un beau discours, bien documenté, à l'argumentation rigoureuse et précise, un bel exposé de ce qui avait été réalisé (ou pas), un regard critique sur les tentatives (pourtant ambitieuses) qui avaient (lamentablement) échouées et une vision plus empathique (et louvoyante) sur celles (encore en cours) qui laissaient quelques espoirs...
Mais malgré la fougue, l'enthousiasme (et déjà, pour certain(e)s participant(e)s, ce qui pouvait aisément être considéré comme un emportement hystérique et débordant) de l'énergique (et volubile) Odette, Victor peinait toujours à refréner le mouvement spasmodique de sa tentacule, échouait toujours à se concentrer sur l'agitation quasi-brownienne de sa voisine de gauche, puis de droite (en pleine duplication entitaire ?), et ne captait finalement, envahi d'ennui, que quelques rares propositions syntaxiques au milieu de cette interminable logorrhée multimédia (" et un peu tape-à-l'œil " se laissait-il parfois à penser, et même exprimer ouvertement les jours où il avait la patate...).
De toutes les façons, en ce qui le concernait, il avait fait son job. Et même si les résultats n'étaient pas à la hauteur de ses attentes (pourtant déjà incroyablement réduites et minorées), il n'en avait cure (il n'avait pas quatre mains et pas huit tentacules non plus).
Il est comme ça, Victor.

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Commentaires
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Ce pétillant exposé sur les devenirs entitéïques aurait du, c'est certain, aurait du provoquer un commentaire empli de fantaisie et de malicieuse délirance, si hélas il n'était apparu dans une phase de mausadisme aigu où l'humour n'eut point décollé plus haut que la corolle des pâquerettes. <br /> <br /> <br /> <br /> Ainsi vont les jours.
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